ANIMA MUNDI
PSYCHOLOGIE ET SOIN DE LA POLITIQUE

«Là où nous sommes le moins capables, ce qui nous fait le plus souffrir, ce qui nous anesthésie le plus, ce que nous refoulons le plus avec les bouchons d’oreille, les verroux, l’alcool, l’électronique, Internet, le café et le shopping, c’est le monde, la polis. On retire la psyché de la polis et on est inconscients par rapport à elle: la polis est l’inconscient. Nous sommes devenus des patients et des analystes hyperconscients, des individus hautement conscients, intériorisés avec une grande subtilité et des citoyens très inconscients.»                                              

«Le monde ne demande pas que nous y croyions; il demande que nous le remarquions, que nous l’apprécions et que nous y prêtions attention et prenions soin.»

«Plus important encore, la dépression est une maladie endémique collective et nous la ressentons et pensons qu’elle est uniquement à l’intérieur de notre cerveau. Dans… ma famille, dans mon mariage, dans mon travail, dans mon économie”… Nous avons placé tout cela dans un “je”. Par contre, s’il y a une Anima Mundi, s’il y a une Âme du Monde – et nous faisons partie de l’Âme du Monde – donc ce qui se passe dans l’Âme externe m’arrive aussi et je ressens l’extinction des plantes, des animaux, des cultures, des langues, des coutumes, des métiers, les histoires … Ils disparaissent tous. Bien sûr, mon Âme éprouve un sentiment de perte, de solitude, d’isolement, de douleur, de nostalgie et de tristesse: c’est le reflet en moi d’une condition factuelle. Et si je ne me sens pas déprimé, alors oui, je suis fou! Ça c’est la vraie maladie! Je serais complètement déconnecté de la réalité de ce qui se passe dans le monde, la destruction écologique»